Nobody Knows
Rezensionen

Forces Parallèles – folKing around

De la découverte et la révélation, il peut n'y avoir qu'un pas. Une écoute, et l'on tombe en pâmoison. Ou bien, le processus peut se faire long et périlleux, traverser la palette des sentiments. Le rejet, l'acceptation, puis la béatitude peuvent faire partie de ce dangereux chemin de croix. En musique plus que dans tout autre domaine, persévérance peut être synonyme de transcendance.

NOBODY KNOWS n'est pas le genre de groupe à séduire sans concession dès la première écoute. Il faut du temps et de l'envie pour consacrer à ce groupe allemand son intérêt. En neuf ans de carrière, il est vrai, le groupe a réussi à convaincre grâce à son mélange ambitieux de folk celtique, de country et même de polka, sans pour autant s'imposer comme un des ténors du genre. La faute à l'absence de ce petit « truc », indescriptible et innommable, qui ne permet pas une adhésion sans concession. Et c'est là qu'intervient ce fabuleux concept du DVD live, qui peut changer du tout au tout l'opinion sur un groupe.

Capté à Magdeburg devant 150 personnes, Folking Around fait partie de ces petits ovnis sortis de nulle part et qui vous colle une véritable claque. En effet, pendant une heure et quart, NOBODY KNOWS va, grâce au talent combiné de ses membres et une simplicité de tous les instants, réussir à capter son auditoire par le biais de ses compositions originales et de ses reprises. D'une qualité professionnelle, ce témoignage surprend par la richesse des moyens déployés, de prime abord incompatible avec la configuration du lieu et la relative confidentialité de l'événement. Las, il fallait bien ce déploiement de caméras et cette qualité d'enregistrement sonore pour rendre justice à la musique du groupe.

C'est sûr une introduction au piano et sur des tons rouge feutré que débute le concert du sextet. C'est à « François », mise en musique d'un poème de François Villon que revient l'honneur d'ouvrir le délectable bal. Discrets, les musiciens laissent le leader Max Heckel faire le show, dont l'exubérance et le sourire permanent constituent les principales forces du combo. Le public, clairsemé, ne tarde pas à se laisser séduire par cette pièce dansante, ainsi que par « Titanic », traditionnel celtique mettant en avance le violon et le banjo.

Quelques compositions originales font leur apparition ci et là (« Tanz !, qui s'avère bien plus convaincante en live que das sa version studio, la tendre « Lorelei »), mais c'est bien à un voyage à travers les folklores européens que le groupe nous convie. « Guter rat », qui reprend des éléments de Bach, la russe « Katjuscha » ou l'irlandaise « The night Pat Murphy died », parfaitement exécutées ne laissent d'autre choix que d'entrer dans la danse. De l'autre côté de l'Atlantique, le groupe effectue un clin d'oeil appuyé au regretté Johnny Cash, à travers deux interprétations convaincantes : « Ring of fire » et «Ghostriders in the sky ». Plus audacieux, l'adaptation de « Word up », reprise à la sauce celtique du tube du groupe de funk Cameo, constitue l'un des moments les plus emballant du concerts, tout comme cette reprise originale du « Wish you were here » des Pink Floyd, qui se voit ici transformée en une gigue sautillante.

Tous les éléments sont là. Oublié l'anglais approximatif du chanteur Max Heckel ou les quelques facilités musicales présentes sur les albums studio. En live, NOBODY KNOWS montre qu'il est un groupe de virtuoses qui mériterait de voir sa persévérance enfin récompensée. La révélation, vous dis-je !

Guillaume Gauget, Forces Parallèles, 02.2012 (PDF)

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02.08.2023, 01:56
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